John Campanus.

Publié le par didier Le Roux

 

John Campanus est rarement mentionné par les écrivains de son propre temps, mais Schelhorm, dans son "Amoenitates Literariae, " (Tom. XI.) avait collecté, avec grand soin, beaucoup de curieuses et intéressantes particularités le concernant.

Son lieu de naissance est inconnu. Schelhorn pensait qu'il est né soit à Juliers, ou à Maseych, une ville intérieure des Pays Bas, sur le Maese. La première de ces hypothèses est la plus probable, qui est confirmée par le témoignage de Witzel.

 


Campanus étudiait d'abord à Düsseldorf, et après à Cologne, mais été éconduit de ce dernier lieu, dans les environs de 1520, par un nœud d'obscures individualités, dont il avait fait la satire, sous le nom de "the Wiseacres of Cologne." (Les égocentriques de Cologne). Dans une lettre, datée en 1520 à Cologne, et publiée dans les travaux de Cornelius Aggripa, il est appelé "un homme d'une distinguée culture et vertu: " Mais il avait alors imbibé les opinions antitrinitariennes, rien n'apparait.

Il s'installait à Wittemberg dans les environ de l'année 1528, et pour un temps avait la charge de quelques jeunes nobles de cette ville, mais il se conduisait avec une telle caution, que pas un des Professeurs découvrait qu'il était antitrinitaire, bien que secrètement il dissimulait ses opinions, même à cette première période. D'abord, comme Cellarius et Capito, il professait de lui-même être disciple de Luther, mais différait du grand réformateur sur les sujets de l'Eucharistie et de la Trinité, il se séparait de lui à la fin de deux années, et selon Moreri, formait sa propre secte. Cet établissement, cependant, n'était pas tant encouragé, par le nombre de ses disciples, ou l'indulgence de ses adversaires, alors pour être en condition de former une secte régulière et organisée. Ce n'est pas, en effet, jusqu'à qu'il ait quitté Wittenberg, et allait pour résider avec le révérend Georges Witzel, à Niemeck, que Luther et Melanchthon étaient instruits quant à sa personne pour être antitrinitaire. Avant sa résidence à ce village, cependant, il allait pour Marburg, dans le but d'attendre une conférence entre Luther et les Protestants suisses, sur le sujet du Repas du Seigneur, selon lequel il est dit pour avoir tenus des opinions qui lui étaient particulières. Mais Luther objectait pour sa présence, sur lequel compte il n'était pas autorisé d'attendre. Retournant, cependant, de Marburg, il prit son adieu de Wittenberg, et allait, comme avant établi, pour Niemeck.

Des rumeurs maintenant commençaient à donner à l'étranger concernant son manque de sagesse dans la foi, et son ami Witzel, qui l'entrainant comme son invité, aussi tombait sous une suspicion pour hérésie. Cette suspicion était entièrement fondée, et Witzel, cependant, est omis par Sandius dans son catalogue des écrivains antitrinitaires.

Il apparait qu'en 1530, Campanus était à Thurgau, pour lequel canton, Luther, Jonas, Bugenhagen, et Melanchthon avaient été invités par l'Electeur du pays Saxon, en ordre de prendre en considération certains articles controversés de foi. Pour cette occasion il était accompagnait par certains jeunes hommes de Juliers, mais comme il allait sans invitation, il était une seconde fois refusé.

Peu après ceci, il offrait une courte visite à la maison de Witzel, bien qu'il obtenait accès pour la valable librairie de Werner von Stechau, dans le but de consulter les écrits des Pères. Mais cet acte de bonté impliquait Witzel dans un grand trouble, car maintenant il était devenu connu, que Campanus rejetait la doctrine de la Trinité, et il était supposé que Witzel aussi était un antitrinitaire. Campanus, cependant, se retirait dans le Duché de Juliers, et Witzel était jeté en prison. Mais sur un soigneux examen des papiers de Witzel, rien n'était trouvé pour l'incriminer. Cochlaeus, et après lui Spondanus et autres, disaient qu'il était emprisonné sur l'instigation de Luther, mais Magalander niait ceci, et affirme que l'Electeur l'avait emprisonné de son propre accord. Il apparait, cependant, de "Table-Tack" de Luther, que, pour quelques années après, qu'il retenait ses suspicions que Witzel était en secret favorable pour l'hérésie de Campanus.

Campanus est dit pour avoir écrit un livre, intitulé, "Against the whole World after les Aspotles." (Contre la totalité du Monde après les apôtres). Si ce livre était composé en latin, ou en allemand, et s'il était publié, ou supprimé, Scekhorn reconnaissait son incapacité de le déterminer. Luther disait avoir une copie de celui-ci écrit de la propre main de Campanus, et lui et Melanchthon en faisait allusion. Bock rappel ayant quelque part lu, qu'il était composé à Niemeck, mais été incapable de référer le passage, dans lequel cet établissement apparait.

Campanus enseignait, que le Fils est inférieur au Père, et que le Saint Esprit n'est pas une distincte personne, et le premier article de la "Confession d' Augsbourg" est supposée avoir été cadrée avec une directe référence de ces opinions, dont Campanus était employait en propageant, à la même période que la Diète était installait à Augbourg. Melanchthon, qui n'était pas moins distingué pour sa modération que sa grande culture, était la personne principalement concernée en conduisant cette Confession; et il est résolument connu pour avoir utilisé des termes, pour de petites offenses pour les catholiques romains, comme une considération pour la vérité et avec cohérence serait admis. Pour son complément, il était soumis pour l'inspection de certains Théologiens catholiques, par ordre de Charles V, et après qu'ils ont scruté son contenu, et objectaient pour certaines de ses expressions, rejetant d'autres, et donnant pour tout, qu'il avait une lointaine connexion avec les points en discussion entre les luthériens et les catholiques romains, la plus gentile et plus favorable construction dont ils souhaitaient supporter. Tel, en effet, était l'anxiété démontrée par le parti Réformé, sur cette occasion, pour expliquer les différences entre eux-mêmes et leurs frères Catholiques Romains, qu'ils semblent presque avoir perdu de vue du fond sur lequel ils avaient fait sécession avec l'Eglise de Rome, et pour avoir été tentés en concessions, pour une variante avec le vrai principe Protestant. En accord avec ce temps de service spirituel, la doctrine enseignait par Campanus était condamnée, et une formelle censure prononcée sur ceux qui étaient amicaux pour sa diffusion. La majorité de ceux qui avaient écrit des commentaires sur "La Confession d'Augsburg," supposaient, que dans les mots "Damnant Samosatenianos Noetericos," Servet et ses disciples sont les personnes dénoncées, et cette opinion est favorisée par d'anciens et respectables témoignages. Dans une anonyme édition de la Confession, publiée à Rostokc dès l'année 1562, l'observation suivante est jointe, par moyen de note, sur les paroles "Veteres et Noestericos : " – 'Michael Servet, d'Aragon en Espagne, qui fut brûlé à Genève en Savoie, le 27 Octobre 1553, avait ravivé dans notre période l'hérésie de Paul de Samosate, par sas écrits publiés en Allemagne et France.' Melanchthon aussi, dans une Congrès tenue à Worms, A.D. 1540, s'adressait à Eccius à cet effet : "Il n' y a pas de controverse concernant ce premier chapitre, dans lequel il est évident que nos Eglises avaient fidèlement défendu la doctrine communément reçue, contre Servet et autres. " Parmi ceux-ci, pour lesquels Melanchthon réfère ici, il doit il y avoir sans aucun doute Campanus, qui était activement employé en diffusant les doctrines antitrinitaires en Allemagne, auparavant Servet ne publiait rien au sujet de la Trinité , et même avant qu'il ait visité ce pays. Melanchthon, dans une lettre du 15 juillet 1531, et adressée à Conrad Heresbach, un Conseillé de Duché de Juliers, disant,-"Vous avez parmi vous une personne nommée Campanus, qui confesse une hostilité pour le parti de Luther, en pensant qu'il puisse gagner une bonne opinion de ces nations dans lesquelles le nom de Luther est odieux.  Contre les luthériens il écrit presque rien sauf en verbiage et vulgarité. Il avait tissé une toile dont il n'était pas capable de dénouer. Je vous requière, donc, de prendre un soin spécial, qu'aucun mal ne s'élève de ces discussions. Il est un homme jeune, et incompétent en controverse de cette nature. Le titre de son livre est, 'Contratotum post Apostolos Mundum.' Vous réfléchirez à ces choses."

Dans l'année 1532, Campanus

publiait un travail avec le titre suivant "Göttlicher und heiliger Schrifft, vor vielen Jaren verdunckelt, und durch unheisame Leer und Lerer (aus Gottes Zulassung) verfinstert, Restitution und Besserung, durch den hochgelhrten Johannem Campanum. Ein Send-brief an Königl. M. Von Denmarcken, &c. Durch Nicolaüm Frantz von Streiten, 1562," 8vo.Ce travail était divisé en quatre parties, et l'auteur le traitait en général au sujet de la Trinité, le Saint Esprit, la vraie nativité du Fils de Dieu du Père, et une variété d'autres matières. Il conclu, qu'ici, il n' y a pas une Trinité de personnes en Dieu. Il suppose que par les paroles 'Saint Esprit" dans l'Ecriture signifie, non la troisième personne en Dieu, qu'il nie expressément, par l'essence, nature, et opérations de Dieu le Père, et du Fils. Il rejette, comme suspicieux, I Jean verset 7. Mais ceci seulement, comme Bock l'observe, n'est pas suffisant pour prouver qu'il était antitrinitaire, car c'est bien connu, que Luther lui-même avait des doutes quant à l'authenticité de ce passage. Il confesse que Christ est le Fils de Dieu, non par adoption, mais par réelle génération, étant prononcé par la substance du Père, et cependant pour une et même Essence avec lui : pourtant il croie, avec les Ariens, qu'il y avait un temps que le Fils n'était pas, et par conséquence le Père existait antérieurement au Fils. Il croie aussi que le Fils est inférieur au Père, et était son assistant dans la création du monde, et qu'il était appelé le Logos, parce qu'il était le Messager et Ambassadeur du Père : mais il nie que l'adoration divine devrait lui être offerte.

Il a été parfois supposé, que  Campanus était un disciple de Servet, et qu'il a fait connaissance avec cet homme injurié en France. Une piste pour cet effet est jetée par Zeltner, mais elle ne reste avec aucune preuve historique. Leurs opinions étaient par aucun moyen identiques, comme Schelhorn montre, dans un parallèle qu'il avait dressé entre eux : car bien que les deux attaquaient la doctrine de la Trinité, ils se positionnaient à son sujet dans de différentes façons. Campanus croie que le Christ était engendré par le Père avant les temps, mais Servet enseigne, qu'il n'avait aucune existence, avant qu'il soit formé dans le sein de Marie. Le premier affirme que le Christ était le vrai Fils de Dieu, de la même substance que le Père, produisant avant la fondation du monde, et cependant un partageur de la même essence divine : le dernier positivement niait ceci, et enseignait que le Sauveur était appelé "le Fils de Dieu," en raison que Dieu lui munissait la place pour un Père, et le formait en vue d'un homme dans le sein de Marie. Le premier enseignait que Christ était appelé le Logos, par qui, comme son ministre, Dieu créait l'univers : le dernier confidentiellement niait que ce nom soit donné au Christ dans l'Ecriture, et n'autorisait pas que le monde puise avoir été fait par lui. Campanus, en bref, affirmait que pas un seul sauf lui-même avait utilisé les correctes opinions concernant le Père et le Fils, des âges apostoliques allant jusqu'à son propre temps, et par conséquent que Servet, duquel, cependant, n'avait nulle part dit un simple mot, et qui était probablement inconnu de lui quand il écrivait.

Il n'est pas certain où Campanus était, ou comment il était employé, entre l'année 1532 et 1541, mais dans la dernière année, Sébastien Franck lui adressait une lettre de Strasbourg, qui était traduite du latin en allemand, et éditée à Amsterdam en 1661. Schlhorn obtenait un fragment de cette lettre de John Conrad Ziegler, et l'avait insérée dans son rapport sur Campanus.

Dans une autre lettre, écrite le 10 juin 1546, et adressée à Vitus Theodorus, Melanchthon parle de Campanus comme d'une personne pour quelques notes à Juliers, et comme secrètement dissimilant ses opinions, et sapant le fondement de l'Evangile. "Dans le même temps," disait Melanchthon, " il s'insinuait dans les bonnes grâces de Groper, et bien aimé, en raison qu'il déversait sa rage contre nos églises. Il se peut que l'Eternel Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, au baptême de son Fils, réellement  se manifestait lui-même, et le Fils, et le Saint Esprit, nous guide, et ne permet pas que la lumière de l'Evangile puisse être éteinte."  Ce Campanus publiait un travail en défense de ses opinions dans le cours de la même année, qui avait été inféré d'une autre lettre, adressée par Melanchthon à Heresbach, mais que ce travail n'avait jamais été constaté.

De cette période, il apparaît pour chercher à se retirer, en effet, comme Schelhorn fait  conjecture, par les complaintes faites par contre lui par Melanchthon à  Heresbach, dont l'influence était grande à cette période dans le Duché de Juliers. Mais sur la publication d'un anonyme travail "contre la doctrine de la Trinité, et l'Eternité du Saint Esprit," dans l'année 1553, Melanchthon, qui, en dépit de cette usuelle candeur, était produit de sa plume. Il semble probable, cependant, que c'était le "Christianismi Restitutio" de Servet,  qui était édité dans cette année, sans le nom de l'auteur sur la page du titre, mais avec les initiales M.S.V. à la fin. Il peut facilement s'être passé, que Melanchthon devait tout d'abords être ignorant de qui l'auteur était, et discutait que le livre pouvait être écrit par Campanus, qui avait préfixé presque le même titre pour son travail en allemand, publié dans l'année 1532. Mais cependant ceci peut-être, dont nous l'apprenons accidentellement, de la conjecture au dessus de Melanchthon, qui étroitement surveillait ses mouvements, que Campanus ne fut pas jeté en prison avant l'année 1553. Il apparaît, cependant, du témoignage de Loindanus, qu'il souffrait après un long emprisonnement. La période précise de son incarcération n'est pas facile a déterminer, mais il semble probable, que le sort de Servet à Genève, sur le 27 octobre 1553, sur le compte de ce qui se répandait rapidement dans le monde Chrétien, induisait le Duc de Juliers de donner ordre pour son appréhension et mise au confinement.

Bredenbach, sur l'autorité de Lindanus, disait que Campanus persuadait les personnes du pays de Juliers, que le jour du jugement était prêt, et que le monde devrait, dans un court temps, être détruit par un second déluge, ainsi qu'il n'était pas nécessaire qu'ils s'harassent par de durs travaux plus longtemps, mais devaient se réjouir de ce qu'ils possédaient, et de ne pas s'épargner des dépenses  dans leur mode de vie. Les crédules personnes du pays, ce qui est ajouté, croyaient en la prédiction, vendaient leurs terres, mais bientôt trouvaient, à leurs coûts, que Campanus n'était pas un prophète. Il n'est pas certain que cette histoire soit vraie, parce que Lindanus, de qui, elle était emprunté, ne faisait pas de scrupules d'avoir recours à une mauvaise représentation et  à la fausseté, quand il servait son but : mais si elle n'était intitulé d'aucun crédit, elle était néanmoins amplement suffisante pour le compte de l'emprisonnement de Campanus. Cet emprisonnement est dit pour avoir duré vingt six années, mais d'où Campanus était relâché, ou effectuait son évasion, ou comment il vivait ensuite, et quand il mourrait ; - sont des points, sur lesquels aucune information satisfaisante n'a jusqu'à maintenant été obtenue.

Il peut être inféré, ce que Lindanus disait de lui, qu'après qu'il ait regagné sa liberté, il se tenait caché dans une certaine retraite en sécurité, et vivait pour être un homme très âgé. Il est dit, aussi, qu'il prédisait sa libéralisation de la prison, et exprimait son crédit, comme une Réforme religieuse, sur la correction de la prédiction, s'engageant lui-même, que, si elle ne devait pas devenir vraie, il renoncerait à toutes ses idées chéries. Cette histoire, cependant, aussi bien que la première, pour la prédiction de la fin du monde, n'est intitulée d'aucun crédit, en considération de la source de qui elle émanait.

Aucun écrivain contemporain ne publiait une réponse aux travaux de Campanus, comme il ressortait de la presse. Luther, Melanchthon, et autres cultivés réformateurs, s'abstenaient d'entrer dans n'importe quelle controverse avec lui, par crainte de la porter en remarques, et excitant dans l'esprit public une volonté de devenir en accord avec ses écrits. Pourtant Bock pense qu'il est probable, d'une comparaison de la période pour laquelle Campanus était établi à Wittenberg, qu'un travail, intitulé, "Vernanung auss unser gnedigsten Herm des Ehurfürsten zu Sachssen Befehl, gestellet, durch die Prediger zu vorlesen Gotteslesterung und Fülerey, Wittenberg, 1531," 4to., était publié sur le compte de ses opinions dissimulées par lui à Wittenberg, et dans son voisinage, bien que son nom est nulle part mentionné dans le cours de celui-ci.

Certains ont supposé, que notre John Campanus était la même personne que John Campanus ou Campensis, qui publiait "A paraphrastic Interpretation of the Psalms and Ecclesiaste" en latin, à Paris, A.D. 1553, qui par la suite allait par de nombreuses éditions et était traduit en Français par Stepen Dolet. Ainsi par l'auteur du Catalogue des Hérétiques, préparé dans l'année 1559, par commande du Pontife Romain, dont P. P. Vergerius republiait avec des annotations. Mais Schelhorn avait montré, que c'était une erreur, et que Campanus et Campensis étaient bien deux personnes différentes.

 

didier Le Roux
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